lundi 5 octobre 2009

Sarkozy scrute le climat social


Nicolas Sarkozy est intervenu lundi matin devant le Forum des chefs d'entreprise, pour un discours adressé aux entrepreneurs . Jeudi, il sera en Moselle, sur le thème de la reconversion industrielle. Il aborde ces thèmes entrepreneuriaux après s'être concentré sur les sujets d'ouverture - la taxe carbone et le RSA jeunes - qui ont contrarié sa majorité et son électorat. Mais le grand sujet du moment reste, aux yeux de Nicolas Sarkozy, le traitement social de la crise. Le RSA jeunes, notamment, était jugé urgentissime par l'Élysée, très inquiet des dégâts à venir du chômage chez les jeunes. Le sondage Viavoice publié lundi matin dans Libération est d'ailleurs de nature à rassurer le président : 71 % des Français se disent favorables à l'extension du RSA aux moins de 25 ans. Quant à la taxe carbone, l'Élysée a obtenu du Trésor que les Français perçoivent un chèque de remboursement dès le début de l'année 2010, afin d'effacer leurs doutes… avant les élections régionales.
Nicolas Sarkozy surveille en effet le climat social comme le lait sur le feu. Et pour ce faire, il s'appuie de plus en plus sur ses deux horlogers principaux, Claude Guéant, son secrétaire général, et Raymond Soubie, son conseiller social. À eux deux, ils cogèrent de plus en plus les dossiers de politique intérieure. Le premier est désormais le seul animateur de la réunion du matin, le président y faisant des apparitions rarissimes. Le second, blanchi sous le harnois de la négociation sociale depuis les années 1970 - il fut le conseiller social de Jacques Chirac puis de Raymond Barre -, a acquis à l'Élysée une place prépondérante. Il rassure le chef de l'État : «C'est le bon docteur Soubie qui a pris le pouvoir, c'est évident, sourit un conseiller. Il donne au président la température sociale et lui assure que tout est sous contrôle.» Éviter le clash social, soigner la cogestion et empêcher les drames prévisibles de basculer dans les revendications incontrôlées, c'est à tout instant l'obsession de Raymond Soubie. «Sarkozy sait bien que le dernier luxe qu'il pourrait se payer, ce serait d'avoir des syndicats unis dans la grève», conclut cet observateur. Est-ce pour cette raison qu'en ces temps incertains plusieurs élus de la majorité font remarquer que la politique de Nicolas Sarkozy rappelle celle de Jacques Chirac ?
Une gestion très chiraquienne